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Le Temps au cours du temps

Introduction

 

Le temps est une notion fondamentale sur laquelle les hommes se sont toujours interrogés.

Le temps s’écoule et passe et nous passons…raison pour laquelle cette constante « temps » nous interpelle car elle nous ramène toujours à notre finitude !

 

Mais qu’est-ce donc que le temps ?

Comme le disait St Augustin, « Si personne ne me le demande je le sais, mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus » (Confessions, livre XI)

 

Comme son jumeau l’Espace, le Temps est un existant fondamental sans lequel rien d’autre que le champ d’informations primordiales existerait.

Car le temps est apparu avec la création de l’univers, à cet instant que les scientifiques appellent la singularité primordiale.

L’Espace, lui, a une matérialité alors que le temps n’est pas directement observable, palpable.

D’ailleurs de quel domaine relève une réflexion sur le temps ? Car le temps, notion fondamentale de l’univers relève tant du domaine philosophique que du domaine physique ou métaphysique. Les philosophes, les physiciens, les sociologues, les psychologues les mathématiciens, les ingénieurs de diverses disciplines se sont intéressés au temps sans pour autant en saisir la nature profonde.

Et même les théoriciens les plus avancés, tels que ceux ayant développé la théorie des cordes admettent que « quelque chose leur échappe encore sur la nature profonde du temps ».

 

Repartant de la définition du temps selon le dictionnaire, nous vous proposons de survoler l’évolution de la conception du temps au cours de l’histoire puis nous verrons les avancées récentes en physique quant à la nature du temps pour enfin nous interroger sur le temps « présent » au regard des développements précédents.

 

1.   Que dit le dictionnaire au sujet du temps ?

Le mot TEMPS nous vient du latin "tempus" qui désigne une "division du temps", une "époque" nous venant de la racine Européenne "Tem", qui donnera le grec "temno"("τεμνω) signifiant "couper", "enlever en coupant". Le temps qui passe, le temps qui s’écoule est en grec Chronos, (Χρόνος).

Notons que "Temple" et "temps" dérivent de la même racine et désignent une façon de "séparer" du monde naturel, un espace et un moment, par un procédé de sacralisation…" 

La racine Européenne "tem" donnera donc outre le "temps", le mot "templum", le "temple" qui correspond à une division délimitée à l'aide d'un bâton ou d'un sceptre.

 

Pour le dictionnaire Larousse, le Temps est :

  •  Une notion fondamentale conçue comme un milieu infini dans lequel se succèdent les événements 

  • Un mouvement ininterrompu par lequel le présent devient le passé, considéré souvent comme une force agissant sur le monde et sur les êtres,

  • Une durée considérée comme une quantité mesurable,

  • Mais aussi une partie limitée de cette durée occupée par un événement, une action.

  • Un moment, période, saison, marqué par un genre de production, par tel ou tel caractère, (etc. : Le temps des semailles).

  • Etc, etc.

 

En analysant cette définition, on comprend bien la difficulté de définir ce qu’est le temps.

Au 1er siècle avant JC, Lucrèce énonçait : « Le temps n’existe pas, c’est la durée des choses qui nous donne le sentiment de ce qui est passé, de ce qui se fait encore, de ce qui se fera ensuite ».

Il semble bien qu’un voile nous masque la réalité du temps, et nous n’en percevons que son écoulement divisé en passé, présent et futur.

Pour Platon, d’ailleurs, « le Temps est l’image mobile de l’Eternité immobile ».

La définition citée ci-dessus nous amène à nous poser nombre de questions sur le temps :

  • Milieu infini : le temps est-il infini ? A-t-il eu un début, aura-t-il une fin (« la fin des temps » mentionnée dans la Bible » ?

  • Mouvement ininterrompu : le temps est-il continu ? que dit la science à ce sujet ?

  • Quantité mesurable ? La durée n’est qu’une des composantes du temps et d’ailleurs la mesure de cette durée n’est pas une constante comme on l’a longtemps considéré,

  • Un moment, une période qui sont des intervalles du temps mais pas le temps lui-même…

 

2.  Évolution de la conception du temps au cours de l’histoire de l’humanité

L’évolution de la conception du temps depuis l'Antiquité reflète les changements dans les sociétés, les cultures et les progrès scientifiques au fil des siècles. Sans prétendre être exhaustive, je vais sous présenter les principales étapes de cette conception du temps :

L’Antiquité : Une perception cyclique et mythologique du temps

Dans les sociétés antiques, la conception du temps était le plus souvent circulaire, lié à l’observation des cycles naturels, comme les saisons, la lune, et les mouvements des astres.

Les civilisations égyptienne, mésopotamienne, grecque et romaine avaient des visions particulières du temps :

  • Égypte ancienne : Le temps était intimement lié aux cycles de la nature, notamment la crue du Nil. , Le temps avait une dimension cosmologique, et les cycles du soleil et de la lune étaient essentiels pour structurer le quotidien.


Attardons-nous un peu sur cette conception du temps chez les Egyptiens :

Après avoir dans un premier temps adopté un calendrier lunaire, les Egyptiens en se basant sur l’observation des étoiles et notamment de l’Etoile Sirius (Sopdet) ont établi un calendrier comportant 3 saisons (Akhet, Peret et Shemou), 12 mois et 360 jours qui sera à la base des calendriers des civilisations suivantes et notamment le calendrier romain.

Les 5 jours de fin d’année étaient les jours épagomènes : c’est durant ces 5 jours que naissaient les Dieux du Panthéon Egyptien : Osiris, Isis, Horus, Seth et Nephtys)

Les Égyptiens anciens avaient une conception du temps radicalement différente de la nôtre. Cela se traduisait au plus profond de leur langue où la structure passé, présent et futur n’existe pas, en tout cas très loin de nos formes de langage.

Cette conception du temps se traduit dans la vie de tous les jours et permet de mieux comprendre les Égyptiens. Par exemple, ils ne comptaient pas les pharaons successifs ni les années qui passent. Une nouvelle année n’est pas celle qui suit la précédente, mais le recommencement.

Cette conception du temps se traduit dans la cosmogonie égyptienne selon deux aspects : Djet le temps infini des pyramides, de la terre ou des dieux et Neheh, le temps cyclique du soleil ou de la crue du Nil.

Cette conception se traduisait d’ailleurs, dans toutes les pratiques des Égyptiens

 

  • Mésopotamie : Les Sumériens, Babyloniens et Assyriens ont développé des systèmes complexes de mesures du temps, en particulier à travers leurs calendriers lunaires et le concept du « temps cyclique », où la vie et l’histoire se répétaient sous des formes semblables.

  • Grèce antique : Les Grecs avaient une vision du temps plus philosophique. Des penseurs comme Héraclite voyaient le temps comme un flux perpétuel.


Mais il existait aussi une conception mythologique du temps que nous allons résumer :

  • Chronos : Le Temps Mesurable

Dans la mythologie grecque, Chronos est souvent représenté comme le titan du temps, associé à l'aspect linéaire, mesurable et séquentiel du temps. Il est le déroulement continu des événements, le flux incessant qui gouverne le monde matériel. Les anciens Grecs le personnifiaient comme un vieillard barbu, symbolisant l'aspect inévitable du vieillissement et de la décrépitude.

Nous avons tous à l’esprit l’image de Chronos dévorant ses enfants marquant le caractère inéluctable du temps qui passe.

  • Kairos : Le Moment Opportun

Contrairement à Chronos, Kairos évoque un concept de temps beaucoup plus subjectif et qualitatif. Il se réfère à un moment précis, une occasion propice qui demande à être saisie. Dans la mythologie, Kairos est représenté comme un jeune homme dépourvu de cheveux à l'exception d'une mèche sur le front, symbolisant l'importance de saisir l'opportunité au bon moment, car une fois passée, elle est irrécupérable.

  • Aiôn : Le Temps Éternel

Aiôn, souvent traduit par "éternité" ou "temps divin", dépasse la conception linéaire du temps pour englober une dimension plus vaste et intemporelle. Il représente le temps cyclique, répétitif et cosmique, qui transcende les limites de la réalité matérielle. Dans la mythologie grecque, Aiôn est parfois représenté comme une figure ailée, symbolisant la perpétuité et l'immortalité.

Pour les philosophes grecs, Aiôn représente le temps éternel, celui qui échappe à toute mesure humaine. C'est le temps des mythes et des archétypes, des récits intemporels qui transcendent les frontières de l'histoire individuelle pour s'inscrire dans l'éternité collective de l'humanité. Dans la perspective d'Aiôn, le temps n'est pas linéaire mais cyclique, se répétant inlassablement dans un mouvement perpétuel de création et de destruction.

À travers les concepts de Chronos, Kairos et Aiôn, la philosophie grecque antique nous offre une vision riche et nuancée du temps.

 

  • Rome antique : Les Romains avaient des calendriers solaires (calendrier julien) qui structuraient l'année en mois et jours réguliers, mais leur vision du temps restait fortement marquée par des événements cycliques, notamment les fêtes et les événements récurrents de la vie publique.

     

Le Moyen Âge : Temps sacré et divin

Le Moyen Âge a marqué une rupture avec les conceptions antiques du temps. Avec l'essor du christianisme, le temps a été divisé en deux dimensions majeures : le temps humain et le temps sacré.

  • Temps sacré : Le temps était perçu comme étant dirigé par Dieu, et l’histoire de l'humanité était souvent interprétée à travers un prisme linéaire. Cette vision chrétienne du temps voyait l’histoire comme un récit allant de la création à la fin des temps.

  • Calendrier liturgique : L'Église catholique a influencé la structuration du temps à travers un calendrier liturgique qui rythmait la vie des croyants avec des fêtes et des cycles de prière.

  • Conception cyclique du temps : Cependant, dans certaines traditions médiévales, on retrouvait encore des notions de cycles, notamment les saisons et les rites agricoles, qui étaient importants pour l’organisation de la vie quotidienne.


La Renaissance : Le temps comme instrument de connaissance et de progrès

La Renaissance a apporté une transformation dans la manière de concevoir le temps. La redécouverte des sciences et des philosophies antiques, combinée aux avancées technologiques, a changé l’approche du temps :

  • Courant Humanisme et vision linéaire : Le temps est progressivement vu comme un facteur de progrès humain, avec l’idée d’une évolution continue vers le mieux, marquée par les découvertes et innovations.

  • Inventions de la montre mécanique : Les progrès dans l’horlogerie ont permis de mesurer le temps avec une précision jusque-là inimaginable. Cela a changé la perception du temps, qui est désormais de plus en plus mesuré en unités fixes et régulières.


L’époque moderne : Le temps mesuré et l’industrialisation

Enfin avec l'industrialisation, la conception du temps a radicalement changé, surtout à partir du XVIIIe et XIXe siècle. Le temps devient un facteur central dans l'organisation du travail et de la société.

  • Révolution industrielle : Le temps a été rationalisé et standardisé, notamment avec l’horloge de travail. Le temps est désormais strictement contrôlé par l'industrialisation, où la notion de "temps de travail" devient fondamentale.

  • L’horloge standardisée : Avec le développement des chemins de fer et des télécommunications, la synchronisation du temps devient essentielle. Les fuseaux horaires sont créés à la fin du XIXe siècle pour organiser le temps sur une échelle mondiale.

  • Temps linéaire et continu : Le temps est désormais perçu comme une ligne droite, une suite d’événements se succédant dans un ordre précis, sans retour en arrière.


3. Avancées récentes en Physique quant à la nature du temps

Savez-vous que le temps n’intéresse les physiciens que depuis 4 siècles ?

Le paramètre temps est apparu avec Galilée mais c’est Newton qui le premier a formalisé le temps et a eu l’idée de l’insérer dans les lois physiques.

Pour Newton, le temps est indépendant de ce qui se passe au cours du temps. C’est un temps linéaire, continu, au sein duquel la simultanéité de 2 évènements est absolue. Le temps est universel, il est le même pour tous (Principia Mathematica – 1687)

Et c’est cette vision du temps qui prévaudra jusqu’à ce que Einstein, au début du 20ème siècle réfute cette notion de temps universel et lie l’espace et le temps dans sa théorie de la relativité : relativité restreinte en 1905, liant l’Espace au temps et relativité générale en 1916 introduisant la gravité.

 

Mais tout d’abord revenons aux caractéristiques du temps selon le dictionnaire dont nous allons voir qu’elles sont remises en cause par les théories modernes :

  • Temps infini dans lequel les évènements se succèdent :

Réponse de la science : Le temps n’est probablement pas infini. S’il a bien commencé avec le Big bang, il a donc eu un commencement qui est précisément le moment de l’explosion (Big bang) c’est-à-dire 10 puissance -35 secondes après l’instant 0 appelé « singularité initiale ». Et s’il a un début, il aura aussi une fin qu’on peut prédire avec le développement de l’entropie (lorsque l’entropie sera trop importante et que les divers soleils disparaitront).

Les évènements se succèdent : c’est ce qu’on appelle la Flèche du temps dont on a toujours pensé qu’elle n’allait que dans un sens. Mais les théories quantiques montrent que le temps peut être réversible.

Selon les conclusions d’une récente étude de chercheurs de l’Université de Surrey, le temps pourrait ne pas être une réalité strictement linéaire et irréversible, mais plutôt un phénomène plus complexe, pouvant s’écouler dans les deux directions sous certaines conditions quantiques.


  • Mouvement ininterrompu : Or selon la théorie de la gravité quantique à boucles, le temps pourrait être discret (= discontinu) à l'échelle de Planck !

 

  • Quantité mesurable : loin de la conception d’un temps absolu, mathématique, indépendant et déterministe du temps, loin de la théorie de l’interdépendance du temps et de l’espace d‘Einstein, les théories récentes s’interrogent sur les relations entre temps et changement : le temps est-il la mesure du changement ou bien est-ce l’inverse ?


Alors qu’est-ce que le temps ? Et existe-t-il vraiment ?

Partant de la théorie de la relativité d’Einstein que nous ne ferons que rappeler brièvement puisque notre sœur Camille nous en a si bien parlé, nous résumerons très simplement les théories quantiques


  • Le temps et la relativité générale

La relativité générale d'Einstein a changé notre manière de comprendre le temps, notamment en montrant que le temps est relatif et dépend de l’observateur et de sa position dans un champ gravitationnel. En d’autres termes, la séparation que l’on fait entre l’espace et le temps n’est pas absolue : elle dépend du référentiel et il existe autant de temps propres qu’il existe d’observateurs différends !

Ex : lorsque 2 individus ayant des montres synchronisées au départ d’un même point se déplacent et reviennent à ce point, ils pourront constater que leurs montres ne sont plus synchronisées. Et lorsque 2 évènements ayant lieu en 2 endroits différents vous semblent simultanés, ils ne le sont pas pour les observateurs en déplacement par rapport à vous !

Ainsi pour Einstein, Le temps dépend de la vitesse de l’observateur et de la gravité.

Dans ce cadre, le temps est lié à l'espace pour former un tissu à quatre dimensions, l’espace-temps.

 

  • Stephen Hawking (Une brève histoire du temps en 1988)

S. Hawking introduit un concept de « temps imaginaire » (au sens mathématique du terme : i au carré = -1/(Descartes), ce temps imaginaire serait une perpendiculaire à l’espace-temps. (Concept déjà abordé par Einstein)

Ce temps imaginaire est la 5ème dimension (le temps étant la 4ème dimension).

Et cette 5ème dimension permettrait de concevoir notre univers à 4 dimensions comme l’« hologramme » d’un univers préexistant (à l’instant 0) à 5 dimensions. Cette dimension nous serait impossible à appréhender, étant des êtres à 3 dimensions inscrits dans le temps. Alors, tel l’homme de la caverne de Platon, nous ne pourrions appréhender que les ombres du réel !

 

  • Penrose : le temps cyclique conforme (CCC)

L’univers traverse des cycles infinis d’expansion et de contraction. Chaque cycle, qu’il appelle Aiôn, commence par un Big bang et se termine lorsque toute la matière se transforme en rayonnement, amorçant un nouveau cycle.


  • Mandelbrot : le temps fractal

Le temps possède une structure complexe se répétant à différentes échelles. Cette vision suggère que les évènements temporels sont autosimilaires et se reproduisent à l’infini !


  • David Bohm : le temps implicite

L’espace et le temps pourraient émerger d’une réalité plus profonde.

Enfin, des recherches récentes suggèrent que le temps pourrait émerger des interactions quantiques avec l’environnement. Le temps n’est pas une dimension fondamentale mais résulte de la manière dont les systèmes quantiques interagissent avec leur environnement.


Ce qu’affirme également les théories quantiques dont nous allons dire maintenant quelques mots !

La mécanique quantique a une approche particulière du temps. Le temps, dans le cadre de la mécanique quantique, est généralement traité comme une variable externe, un paramètre qui évolue, mais qui n'est pas quantifié de la même manière que l'énergie ou la position. Des travaux récents en mécanique quantique cherchant à réconcilier relativité générale et approche quantique en une seule théorie cohérente suggèrent que le temps pourrait émerger de phénomènes purement quantiques.

Une théorie récente connue sous le nom de "bloc d'univers" (développée au départ par G. Lemaitre puis Einstein et Minkowski et développées plus récemment par Carlo Rovelli et Tibault Damour) ou de "vision bloc", avance que le passé, le présent et l’avenir existent simultanément

Selon cette vision, le temps n'est qu'une illusion découlant de notre perception humaine, et tout l'univers est une structure immuable où tous les événements sont déjà présents (« Le Futur est déjà » là écrit Thibault Damour),

Et ce, bien que nous les percevions à différentes étapes de leur évolution. Des recherches récentes en cosmologie et en relativité ont ravivé cette idée en explorant la possibilité que la structure de l’univers dans son ensemble pourrait être une sorte de bloc "fixe" et immuable.


En cherchant à unifier Relativité Générale et Physique quantique, S. Hawking dans son livre « Une brève histoire du temps » parle d’une Théorie du qui devrait dépasser la contradiction fondamentale entre la théorie classique de la gravitation et le théorème d’indétermination propre à la mécanique quantique.

En 1976, une intéressante théorie de la supergravité est proposée comme solution au problème. Trop difficile à prouver mathématiquement, elle est toutefois rapidement laissée à l’abandon.

En 1984, un autre type de théories gagne en popularité : ce sont les théories dites « des cordes », qui considèrent que les objets élémentaires ne sont pas des particules, mais bien plutôt des cordelettes bidimensionnelles.

Au lieu d’un espace–temps en quatre dimensions, elles supposent que l’univers pourrait avoir 10, 11 ou même 26 dimensions (dont, bien sûr, plusieurs dimensions pour le temps). Ces dimensions supplémentaires ne seraient pas perceptibles par l’être humain. Les théories des cordes autorisent à penser l’existence de ces dimensions supplémentaires imperceptibles dans certaines régions de l’univers, sans exclure qu’elles puissent être saillantes dans d’autres. Curieusement, les théories des cordes et de la supergravité citée ci-dessus, parviennent à des résultats sensiblement équivalents, comme si elles étaient respectivement les approximations d’une seule et même théorie.

 

  • Étienne Klein : le Temps psychologique

Physicien et philosophe des sciences, Etienne Klein est considéré aujourd’hui comme le plus grand spécialiste du temps.

Il aborde la question du temps avec une perspective à la fois scientifique et philosophique. Il distingue plusieurs aspects du temps Le temps physique et le temps psychologique.

E.Klein explore la relation entre le temps et la conscience. Il s'interroge sur la manière dont la conscience humaine perçoit le passage du temps et sur le rôle de cette perception dans la construction de notre réalité temporelle. Ou Comment la conscience peut influencer notre compréhension du temps.​

Dans ses ouvrages « les tactiques de Chronos » et « le facteur temps ne sonne jamais 2 fois », il soulève le problème de l’irréversibilité du temps et montre le caractère illusoire de notre sensation ordinaire de l’écoulement du temps.

En 2012, il fait une présentation des 2 principales conceptions du temps qui s’opposent à l’heure actuelle :

  • La théorie de l’Univers bloc qui considère que le futur est déjà réalisé et que le passé existe encore mais que tous 2 sont statiques, interdisant ainsi tout changement et respectant le postulat du déterminisme,

  • La théorie du Présentisme qui considère que le futur n’est pas encore réalisé et que le passé n’existe plus, ce qui laisse une marge de manœuvre concernant le futur : indéterminisme

E Klein propose une synthèse de ces 2 théories : le Futur existe déjà mais cette réalité n’est pas complétement configurée, il y a encore place pour du jeu, des espaces pour la volonté, le désir, l’invention…c’est la théorie de la double causalité : Univers Bloc + Présentisme = Physique de l’Information, soit un futur accessible à nos intentions qui pourraient ainsi influencer la configuration du futur.


Reprenant cette théorie de la double causalité, Thibault Damour nous dit que l’Espace-temps est un Bloc élastique à 4 dimensions, susceptible d’évoluer parmi différentes versions de Blocs superposés qui correspondent aux mondes multiples de la mécanique quantique et ceci hors du temps présent qui n’a pas de sens en physique. Le futur peut avoir une influence sur le présent par rétro causalité (ou causalité rétrograde).


Si le temps présent n’a pas de sens en Physique, c’est pourtant ce temps présent qui nous fait sentir vivants ! Ce temps présent, qui physiquement n’est pas identifiable indépendamment du passé et du futur, existe bien. Mais il ne peut être expérimenté avec nos seuls sens. Dans son livre « Cosmogonie), Harry Roselmack explique : « Pour saisir le temps présent, il faut emprunter un chemin spirituel ; seule la présence qui exclut la pensée, le mental, peut mener à l’Etre absolu. C’est aussi ce qui mène à l’endroit du temps où se trouve cet Être, c’est-à-dire le Présent. Expérimenter l’instant présent n’est pas possible avec nos sens, nous ne pouvons que le ressentir…la méditation est un bon moyen de l’atteindre. » C’est aussi le message d’Ekart Tölle dans son livre « L’instant présent ».


Conclusion

Les avancées récentes en physique montrent que le temps est bien plus complexe que ce que nous pourrions penser à première vue.

Le temps n’est certainement pas ce que nous avons pensé ! Et toutes ces théories modernes questionnent notre réalité quotidienne aussi bien que notre place dans l’univers.

Et je terminerai avec 2 citations, une de Carlo Rovelli :

« Le temps est un effet de notre ignorance des détails du monde. Si nous connaissions parfaitement tous les détails du monde, nous n’aurions pas la sensation de l’écoulement du temps… »

Et si l’on relie le temps à la conscience (du temps présent) c’est la conscience elle-même qu’il faut relier à notre ignorance des détails …et ce serait le rôle de la conscience de faire émerger ces détails…

Et enfin cette citation de Bergson (Philosophe du 19ème siècle ayant travaillé sur les relations de la conscience et du temps) qui laisse à réfléchir !

« Le temps est ce qui empêche que tout soit donné d’un seul coup, il retarde, ou plutôt il est à retardement. Il doit donc être élaboration. Ne serait-il pas alors le véhicule de création et de choix ? L’existence du temps ne prouverait elle pas qu’il y a de l’indétermination dans les choses ? ».

 

Lucrèce percevait le temps comme un voile nous masquant la réalité, n’est-ce pas ce que font les grands initiés : aller au-delà du voile des apparences ?

Et ÊTRE dans L’« Instant Présent », le seul où nous pouvons retrouver notre Être primordial ?

Ce temps « présent » est celui des rites et rituels. On l’appelle le « temps sacré », c’est ce temps accessible dans les « lieux sacrés », les temples, les églises…

Découvrir que la science arrive aux mêmes conclusions que nos traditions séculaires nous conforte-t-il sur notre chemin ?  Passé, présent et futur coexisteraient bien simultanément et ne seraient que l’apparence d’un Eternel Présent inaccessible à nos sens.


Le temps est-il une simple unité de mesure ?
GLFMM - LE TEMPS

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